C'est le 26 Février 2012 qu'auront lieu les élections présidentielles Sénégal 2012. Maitre Abdoulaye Wade, Président de la République, au comportement - pourtant - d'opposant, est candidat à sa propre succession et puisque la loi l'y autorise, je ne vois pas bien pourquoi il faudrait débattre de son âge, de son état de santé ou de l'éventuelle candidature de son fils Karim Wade aux élections présidentielles de 2012 au motif que Karim, actif Ministre d'État, serait le fils de son père.
Est-ce parce que le parcours, 26 ans durant, de Rebeus à la Présidence a été humiliant, douloureux pour sa famille, laquelle, dans sa maison Rue 7 au Point E attendait à chaque instant les gendarmes? J’en ai l’intime conviction. Abdoulaye Wade, dans son bureau de la Présidence, demeure le symbole et, de ce fait, le seul chef de l’Opposition sénégalaise.
Il l’est parce que personne d’autre, depuis l’alternance, ne connaît la méthode pour lui ravir le pouvoir; les élections Présidentielles Sénégal 2012 ne feront que le confirmer. Souvenez-vous: lorsque certains lui avaient reproché de répondre à l’appel d’Abdou Diouf en acceptant un Ministère d’Etat, sa réponse avait été: «Quand un voleur s’enfuit avec votre bien, il est normal que vous ramassiez ce qu’il laisse tomber dans sa fuite».
Personne ne sait comment ravir le pouvoir à Abdoulaye Wade parce que, dans notre inconscient collectif sénégalais, il est, depuis Senghor, le père spirituel de l'Opposition et cela est de nature à rogner sensiblement la légitimité du Parti dont Tanor Dieng gère les finances depuis plus de 30 ans. La victoire électorale de Tanor aux élections municipales de Mars 2010, qui donne au PS une posture de Parti déjà aux commandes et en situation de bloquer certains projets de développement de Maitre Wade, y compris des projets à financement privé, dans les Communes et Communes d'arrondissements, ne change pas la donne. Pire, par l'échec électoral du PDS aux Municipales 2010, Wade renvoie la balle explosive des inondations dans le camp de Tanor Dieng, légitimant du même coup sa posture d'Opposant. Et, lors des élections Présidentielles Sénégal 2012, les Sénégalais se souviendront des promesses non tenues des candidats des municipales 2010.
Qui ne comprend pas cela ne comprend pas Wade le libéral, Wade "l'informel" et sa gouvernance. Le Président-Opposant sait que l'Administration sénégalaise a été structurée comme pour l'éternité, que les hommes politiques passent alors que les grands commis de l'État, fonctionnaires au mental hérité de Napoléon III, restent. Les lignes en deviennent difficiles à bouger et un projet, aussi utile qu'il soit, peut être enterré. Les projets du Président Wade sont connus: modernisation et de renforcement des infrastructures aéroportuaires, ferroviaires, routières et maritimes.
Pour ne pas avoir à les réaliser, à en débattre à la recherche d'un consensus national, certains, préfèrent s'adonner à la querelle politicienne, allant parfois jusqu'à la déguiser en controverse constitutionnelle. N'oublions pas qu'une constitution peut toujours s'amender. En l'état, cela ne semble pas nécessaire. Cela le serait, Abdoulaye Wade dispose, et au Sénat et à l'Assemblée Nationale, d'une large majorité.
Ces querelles politiciennes confortent derechef Abdoulaye Wade dans sa position et d'Opposant et de Président. Opposant lorsqu'il impose contre vents et marées la statue de la Renaissance africaine. Président lorsqu'il appréhende, aussi bien chez ses adversaires que dans son propre camp, que la succession à la seconde alternance ne peut émaner que de lui.
Et les potentats et intellectuels de salons de crier au scandale au motif que ce successeur pourrait être Karim Wade. Polémique aux relents de nationalisme primaire: "Karim est Français, il n'a pas le droit". La formule "Karim est métisse, il n'a pas le droit: ne craignons rien" viendra! Ce dont on ne pipe mot est la souffrance de Karim Wade au temps du SOPI et de l'absence du Père. Nous y reviendrons!
S'il n'était pas candidat aux élections Présidentielles Sénégal 2012, Abdoulaye Wade aurait, d'une manière ou d'une autre, à faire campagne pour son successeur. L'équation est terrible car il est bien connu qu'en politique, les caïmans et les crocodiles, au sein du même camp, se détestent cordialement. Abdoulaye Wade, Karim Wade et tous ceux qui ne s'inscrivent pas dans une lutte de rivalités intestines, de défense d'intérêts personnels, échappent à cette configuration et c'est ce qui fera à l'issue des élections Présidentielles Sénégal 2012 - et fait déjà - la différence.
2 commentaires:
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